Rupture conventionnelle : accord mutuel
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Rupture conventionnelle, elle ne peut pas être imposée
Par une rupture conventionnelle, l’employeur et le salarié peuvent convenir d’un commun accord des conditions de la rupture du contrat de travail à durée indéterminée (CDI) qui les lie (articles L. 1237-11 à L. 1237-16 du Code du travail).
Cette rupture conventionnelle du contrat de travail à durée indéterminée doit respecter une procédure particulière : entretien(s) entre les deux parties, homologation de la convention.
Elle ouvre droit au salarié, dans les conditions de droit commun (activité préalable suffisante, recherche active d’emploi), au bénéfice de l’allocation d’assurance chômage.
À l’occasion de cette rupture conventionnelle, le salarié perçoit une « indemnité spécifique de rupture conventionnelle » dont le montant ne peut être inférieur au montant de l’indemnité légale ou conventionnelle de licenciement.
Définition de la rupture conventionnelle
La rupture conventionnelle est une procédure qui permet à l’employeur et au salarié de convenir en commun des conditions de la rupture du contrat de travail qui les lie.
Elle n’est possible que pour les contrats de travail à durée indéterminée (CDI).
La rupture conventionnelle est exclusive du licenciement ou de la démission.
Elle ne peut être imposée par l’une ou l’autre des parties.
Cette rupture résulte d’une convention signée par les parties au contrat, c’est-à-dire l’employeur et le salarié.
Une rupture conventionnelle ne peut être imposée :
– l’employeur peut refuser de l’accorder au salarié,
– et le salarié a le choix de la refuser
La convention est soumise aux dispositions impératives fixées par le Code du travail, destinées à garantir la liberté du consentement des parties.
La jurisprudence a précisé les conditions de consentement dans le cadre de la rupture conventionnelle.
La Cour de cassation a jugé que le consentement doit être libre et éclairé, et qu’il peut être vicié par la violence, le dol ou l’erreur.
Selon la Cour de cassation, l’existence d’un différend entre les parties au contrat de travail n’affecte pas par elle-même la validité de la convention de rupture conventionnelle conclue en application de l’article L. 1237-11 du code du travail (arrêt du 30 septembre 2013).
Selon la Cour de cassation, en l’absence de vice du consentement (erreur, violence physique ou morale, tromperie ou « dol »), l’existence de faits de harcèlement moral n’affecte pas en elle-même la validité de la rupture conventionnelle (voir en ce sens, l’arrêt du 23 janvier 2019). A contrario, si à la date de la signature de la convention de rupture conventionnelle, le salarié était dans une situation de violence morale en raison du harcèlement moral et des troubles psychologiques qui en sont découlés, le vice du consentement est caractérisé, entrainant la nullité de la convention de rupture (voir en ce sens, l’arrêt de la Cour de cassation du 29 janvier 2020).
C’est à la partie (employeur ou salarié) qui invoque l’existence d’un vice du consentement (erreur, tromperie ou «dol», violence physique ou morale) de nature à justifier l’annulation de la rupture conventionnelle d’en rapporter la preuve (voir en ce sens l’arrêt de la Cour de cassation du 11 mai 2022).
L’annulation de la convention de rupture en raison d’un vice du consentement du salarié rend la rupture imputable à l’employeur et produit les effets d’un licenciement sans cause réelle et sérieuse (voir, par exemple, l’arrêt de la Cour de cassation du 16 septembre 2015).
À l’inverse, si la convention de rupture est annulée en raison d’un vice du consentement de l’employeur, la rupture, imputable au salarié, produira les effets d’une démission (en ce sens, voir l’arrêt de la Cour de cassation du 19 juin 2024).
Un différend peut exister au moment de la discussion d’une rupture conventionnelle. Cela étant, ce motif de rupture du travail ne peut être « forcé » et les parties doivent être d’accord pour négocier le départ.
Enfin, la rupture emporte de nombreuses conséquences. Des vérifications doivent être réalisées : indemnité, solde de tout compte etc.
En conclusion, chaque situation est différente.
Pour la préparation et négociation d’une rupture conventionnelle, le cabinet peut vous accompagner.
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